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CONTES ARABES.

semblée, et l’armée y étoit déjà rangée en bataille.

Pendant la revue, Aslan se tint constamment auprès de l’émir Khaled. Après quelques évolutions militaires, on voulut donner au prince le spectacle du jeu de mail. On apporta des boules et des mails, et plusieurs cavaliers se mirent à faire preuve d’adresse en se renvoyant réciproquement les boules.

Parmi ces cavaliers, se trouvoit un homme envoyé secrètement par des ennemis du calife, et qui étoit venu dans le dessein de le tuer. Il saisit une boule, et la frappa de toutes ses forces, en la dirigeant droit au visage du prince. Aslan, attentif à tout ce qui se passoit autour du calife, détourna le coup, et renvoya la boule avec tant de vigueur vers celui qui l’avoit lancée, qu’il l’atteignit au milieu de la poitrine, et le renversa de dessus son cheval.

Le calife s’aperçut du danger qu’il avoit couru, et dit tout haut : « Béni soit celui à qui je suis redevable de