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LES MILLE ET UNE NUITS,

un coin, d’où il pouvoit tout observer à son aise.

La princesse ne tarda pas à paroître. Alaeddin, ébloui de sa beauté, soupira plusieurs fois, et crut voir la lune dans tout son éclat sortir du sein des nuages. Après l’avoir long-temps considérée, il porta ses regards sur une femme qui l’accompagnoit, et entendit la princesse qui lui disoit : « Eh bien, ma chère Zobéïde, commencez-vous à vous accoutumer à vivre avec moi ? » Alaeddin, ayant entendu prononcer le nom de Zobéïde, fixa plus attentivement la jeune dame ; mais quelle fut sa surprise en reconnoissant son épouse, sa chère Zobéïde, qu’il croyoit morte depuis si long-temps !

La princesse prit alors une guitare, et la présentant à Zobéïde, la pria de chanter un air en s’accompagnant de cet instrument. « Il m’est impossible de chanter, Madame, répondit Zobéïde, avant que vous ayez accompli la promesse que vous m’avez faite depuis si long-temps ? » « Que