vous ai-je donc promis, reprit la princesse ? » « Vous m’avez promis, Madame, repartit Zobéïde, de me réunir à mon époux, à mon fidèle Alaeddin Aboulschamat. » « Cessez de vous affliger, Zobéïde, dit la princesse, et livrez-vous à la joie. L’instant qui doit vous réunir à ce que vous avez de plus cher n’est peut-être pas si éloigné que vous le pensez. Chantez-nous donc un air vif et gai pour célébrer cette heureuse réunion. » « Où est-il, où est-il, demanda vivement Zobéïde ? » « Il est dans ce coin, lui répondit tout bas la princesse qui avoit aperçu Alaeddin, et il ne perd pas un mot de notre entretien. »
Zobéïde, au comble de la joie de ce qu’elle venoit d’apprendre, et pouvant à peine retenir ses transports, chanta un air si tendre, et s’accompagna d’une manière si ravissante, qu’Alaeddin, hors de lui, s’élança tout-à-coup vers elle, et la serra contre son cœur. Zobéïde et son époux, trop foibles pour soutenir les mouvemens