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CONTES ARABES.

tenir qu’à votre Majesté ; et pour vous faire voir que la crainte n’entre pour rien dans l’hommage que je vous fais, je vais, si vous voulez me le permettre, vous montrer d’autres merveilles, qui vous feront connoître une partie de ma puissance. »

Le calife ayant accepté cette proposition avec joie, Abou Mohammed Alkeslan s’approcha d’une fenêtre, et s’inclina légèrement en remuant les lèvres, et levant les yeux vers la balustrade qui régnoit autour du palais. La balustrade parut aussitôt s’incliner elle-même comme pour lui rendre le salut. Abou Mohammed Alkeslan ayant ensuite fait un signe des yeux, toutes les portes des appartemens, qui étoient fermées à la clef, parurent s’agiter ; et quand il eut prononcé quelques paroles qu’on ne distingua pas, on entendit tout-à-coup le ramage d’une infinité d’oiseaux qui sembloient lui répondre.

Haroun, surpris au dernier point de tout ce qu’il voyoit et entendoit, demanda à l’habitant de Basra d’où