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LES MILLE ET UNE NUITS,

pouvoit lui venir un pouvoir aussi merveilleux, et s’il n’étoit pas cet Abou Mohammed Alkeslan, si fameux par sa paresse, dont le père, chirurgien dans des bains publics, étoit mort dans la plus profonde misère, ne laissant pas un obole à sa femme et à son fils ?

« Sire, répondit Alkeslan, l’obscurité de ma naissance, mon ancienne pauvreté, et la paresse dans laquelle j’ai long-temps vécu, ajoutent au merveilleux de mon histoire. Elle est remplie d’événemens si étonnans, qu’elle mériteroit d’être écrite en caractères d’or, et méditée de tous ceux qui aiment à s’instruire par l’exemple, et à profiter des événemens arrivés aux autres. Si votre Majesté veut me permettre de la lui raconter, je ne doute pas qu’elle ne la trouve intéressante ? »

Le calife ayant témoigné qu’il entendroit ce récit avec beaucoup de plaisir, Abou Mohammed Alkeslan commença en ces termes :

« Mon père étoit effectivement un