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LES MILLE ET UNE NUITS,

pièces d’or en se recommandant à Dieu, fit entrer le calife et ses compagnons dans son bateau, et s’éloigna un peu du rivage. À peine avoit-il donné quelques coups d’aviron, qu’ils virent s’avancer au milieu du Tigre une gondole décorée avec la plus grande magnificence, et éclairée par un grand nombre de torches et de flambeaux.

« Ne vous l’avois-je pas bien dit, s’écria le vieillard tout tremblant ? » Ayant aussitôt quitté son aviron, il fit passer les faux marchands sous les planches qui couvroient une partie de son bateau, et étendit à l’entour une toile noire, à travers laquelle ils pouvoient jouir de la vue du spectacle qui s’offroit à leurs regards.

Sur le devant de la gondole étoit un esclave tenant une cassolette d’or pur, où brûloit du bois d’aloès. Il étoit couvert d’une tunique de satin rouge, rattachée par une agrafe d’or sur une de ses épaules. Il avoit sur sa tête un turban d’une mousseline extrêmement fine, et portoit en ban-