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CONTES ARABES.

doulière un petit sac de soie verte, brodé en or, où étoit renfermé le bois d’aloès qu’il mettoit dans sa cassolette. Un autre esclave, vêtu de la même manière, et chargé d’une fonction pareille, étoit assis à l’autre extrémité de la gondole.

À droite et à gauche étoient rangés deux cents esclaves couverts d’habits magnifiques, et au milieu d’eux s’élevoit un trône d’or, sur lequel étoit assis un jeune homme dont la grâce et la beauté effaçoient l’éclat dont il étoit environné. Il étoit vêtu d’une robe noire, brodée d’or et de diamans. Il avoit au-dessous de lui un homme qui ressembloit parfaitement au grand visir Giafar ; derrière lui, un esclave debout, l’épée nue à la main, jouoit, à s’y méprendre, le rôle de Mesrour, chef des eunuques. Autour de lui paroissoient rangés ses courtisans et ses favoris, au nombre de vingt.

Le calife, extrêmement surpris d’un pareil spectacle, dit à son grand visir ; « Que penses-tu de cette