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CONTES ARABES.

semblent-ils pas exactement à ceux qui m’entourent ? Je l’avoue franchement, ce que je vois ici embarrasse mon esprit, et je ne sais si je rêve ou si je suis éveillé. »

« Je suis dans la même perplexité, répondit le visir, et mes idées se confondent tellement, que si je ne me trouvois pas auprès de votre Majesté, je serois tenté de douter en ce moment si je suis le véritable Giafar. »

La barque s’étant éloignée, et ayant bientôt disparu à leurs yeux, le vieillard, qui étoit resté muet et tout tremblant pendant qu’elle passoit, s’écria en reprenant son aviron : « Dieu soit loué, heureusement personne ne nous a aperçus, et nous sommes maintenant hors de danger ! »

« Vieillard, reprit Haroun, ne nous as-tu pas dit que le calife vient prendre le frais tous les soirs sur le Tigre ? « « Oui, Seigneur, répondit le vieillard, et depuis un an il n’a jamais manqué d’y venir exacte-