Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/410

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
402
LES MILLE ET UNE NUITS,

aventure ? » « Souverain Commandeur des croyans, répondit Giafar, je ne reviens pas de mon étonnement, et je ne conçois rien à une pareille rencontre. » « C’est, sans doute, reprit le calife, un de mes fils, Almamoun ou Alamin, qui veut s’amuser. » Comme la barque passoit dans ce moment à peu de distance de l’endroit où ils se trouvoient, le calife fixa avec plus d’attention le jeune homme assis sur le trône d’or. Ses traits et sa beauté, sa taille et son maintien, une certaine dignité répandue sur toute sa personne, et le cortége dont il étoit entouré, le charmèrent au point qu’il ne put s’empêcher de dire à Giafar :

« En vérité, visir, il me semble voir la pompe et la magnificence qui m’environne au milieu de ma cour ; il n’y manque absolument rien. Ne diroit-on pas que c’est toi-même que voilà (en montrant le personnage qui étoit en face du jeune homme) ? Ne prendroit-on pas cet esclave pour Mesrour ; et ces courtisans ne res-