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CONTES ARABES.

life, parut, tandis qu’on chantoit ces vers, plus violemment agité qu’il ne l’avoit encore été. Il poussa, lorsqu’ils furent achevés, des cris si lamentables, que le calife et Giafar furent touchés de compassion. Il se calma néanmoins bientôt après, et l’on continua de verser à boire. Une quatrième chanteuse ayant paru au signal du jeune homme, fit entendre ces paroles :

VERS.

« Quand finira cet éloignement et cette injuste haine ? Quand pourrai-je retrouver le bonheur dont j’ai trop peu joui ?

» N’avons-nous pas vécu ensemble dans la plus douce union, et fait envier à d’autres notre félicité ?

» La fortune cruelle nous a séparés ; mais mon cœur est toujours près de vous.

» Quand les liens qui nous attachent l’un à l’autre seroient anéantis, jamais je ne cesserois de vous aimer. »