Giafar répondit aussitôt par ces deux vers :
« Tout ce que vous possédez est au reste des hommes ; les Bienfaits ont bâti leur palais dans le creux de votre main.
» S’ils fermoient ailleurs leurs portes, vos doigts sauroient aisément les ouvrir. »[1]
Le compliment du grand visir charma tellement le faux calife, qu’il le fit revêtir à l’instant même d’un riche caftan, et lui fit donner une bourse de mille pièces d’or.
On recommença ensuite à boire et à se divertir. Haroun AIraschid prenoit cependant peu de part à la joie qui animoit tous les convives, et étoit toujours occupé du spectacle qui avoit frappé ses regards. Ne pouvant plus réprimer sa curiosité, il ordonna à Giafar de demander au jeune homme pour quel motif on
- ↑ Banat almakarimou wasla kaffika mauzilan, etc.