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CONTES ARABES.

l’avoit ainsi déchiré à coups de fouet ? Le visir ayant représenté à son maître qu’une pareille demande pouvoit être déplacée dans ce moment, et qu’il devoit attendre au lendemain pour s’instruire de ce qu’il desiroit savoir : « J’en jure par ma tête, lui répondit Haroun, et par le tombeau d’Abbas[1], si tu n’interroges à l’instant ce jeune homme, tu ressentiras bientôt les effets terribles de mon courroux. »

Le faux calife ayant en ce moment regardé Haroun et Giafar, leur demanda quel étoit le sujet de leur altercation ? « Ce n’est rien, Sire, répondit Giafar en tâchant d’éluder la question. » « Je veux absolument le savoir, reprit le faux calife, et je vous conjure de ne me rien cacher. »

« Mon camarade, dit alors Giafar, croit avoir aperçu sur votre corps des marques de coups de fouet. Cette vue l’a singulièrement étonné. « Com-

  1. Oncle de Mahomet, dont descendoient les califes Abbasside.