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CONTES ARABES.

Je prétends suivre exactement la loi, et juger selon ce précepte divin[1] : « Âme pour âme. »

Le gouverneur se tournant alors du côté de l’assemblée, interpella plusieurs de ceux qui étoient présens de déposer ce qu’ils venoient d’entendre dire à Attaf. Tous déposèrent qu’Attaf s’étoit reconnu coupable du meurtre. « Attaf, leur demanda ensuite le gouverneur, jouit-il de toute sa raison, ou a-t-il l’esprit aliéné ? » Tous attestèrent qu’Attaf jouissoit de toute sa raison. Le gouverneur dit alors aux juges :

« Vous avez entendu les déclarations des témoins, et l’aveu fait par le coupable ; appliquez la peine portée par la loi, et prononcez la sentence. »

Les juges ne purent s’empêcher de condamner à mort Attaf, d’après sa déclaration. On fit lecture de la

  1. Exode, chap. 21, verset 23. Coran, surate 2, verset 175 ; surate 5, verset 40 et 53.