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CONTES ARABES.

reprit le jeune homme, cette rencontre est ce que je desirois le plus, et j’espère qu’elle mettra fin à mon malheur. Quoi qu’il en soit, continua-t-il en souriant, je commencerai par vous dire que je ne suis point le souverain Commandeur des croyans ; je ne me fais ainsi appeler, et je ne prends tous les soirs ce costume que pour me distraire, et charmer les tourmens que me fait éprouver une personne plus belle que les astres. Quoique séparé d’elle, ses grands yeux noirs, ses joues de rose, les arcs de ses sourcils sont toujours présens à mon esprit ; mais avant de vous parler d’elle, je dois vous faire connoître qui je suis.

» Je m’appelle Aly, fils de Mohammed le joaillier. Mon père, qui étoit un des plus riches marchands de Bagdad, me laissa à sa mort maître d’une fortune immense, consistant en or et argent, en pierreries, en rubis, en émeraudes et en diamans de toute espèce. Je possédois de vastes jardins et des terres