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LES MILLE ET UNE NUITS,

d’un revenu considérable, et j’avois à mon service un grand nombre d’esclaves de l’un et de l’autre sexe.

» Un jour que j’étois dans mon magasin, occupé à régler mes comptes avec mes commis et mes serviteurs, une jeune dame, montée sur une mule, et accompagnée de trois jeunes esclaves d’une grande beauté, s’arrêta devant ma porte, descendit légèrement à terre, entra dans mon magasin, et s’assit. « N’êtes-vous point, me dit-elle, le seigneur Aly, fils de Mohammed le joaillier ? » « Prêt à vous obéir, Madame, lui répondis-je. Qu’y a-t-il pour votre service ? »

« Auriez-vous, reprit-elle, un collier de diamans qui pût me convenir ? » « Madame, lui dis-je, je vais vous faire apporter tous ceux que j’ai chez moi. Si quelqu’un d’eux vous convient, votre esclave s’estimera trop heureux ; si au contraire il n’en est aucun qui soit de votre goût, ce sera pour votre esclave un malheur bien sensible. »