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CONTES ARABES.

Dans cette intention, le geôlier s’approcha d’Attaf, et lui fit part de ce qu’il venoit d’apprendre. « J’attends tranquillement la mort, répondit Attaf ; je voulois obliger mes voisins, et les dispenser de payer l’amende. Le service que je leur ai rendu est cause de ma mort. Je dois adorer les décrets de Dieu, et me soumettre à ma destinée. » « Que dites-vous, reprit le geôlier ? Je veux vous sauver, et sacrifier, s’il le faut, ma vie pour racheter la vôtre. Je vais d’abord briser vos chaînes ; ensuite je me ferai plusieurs blessures au visage, je déchirerai mes habits, et je m’arracherai la barbe ; vous me mettrez ce tampon dans la bouche, vous sortirez de la prison, et vous vous éloignerez promptement. »

Attaf accepta les offres du geolier, et le remercia, en pleurant, de sa générosité. Il sortit de prison quand tout fut exécuté, et prit aussitôt le chemin de Bagdad.

Cependant le gouverneur de Damas, empressé de se défaire d’Attaf,