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CONTES ARABES.

nous n’avons pu suivre la rapidité du vol de la belle et tendre Dorrat Algoase. »

Le prince Habib fut transporté de joie lorsqu’il entendit prononcer le nom de Dorrat Algoase, et fut tenté de se précipiter à ses pieds ; mais l’étonnement que lui avoit causé tout ce qu’il venoit de voir, la crainte et le respect que lui inspiroit la reine des génies le retinrent encore.

« Je veux, dit Dorrat Algoase à ses nymphes, attendre ici celui que le ciel me destine pour époux. J’ai quitté pour lui la capitale de mes états, et je viens pour le voir des extrémités du monde. Je sais qu’il se promène souvent dans ce jardin ; et peut-être qu’instruit de notre commune destinée, et de la démarche que l’amour me fait faire, il viendra lui-même me chercher ici. Mais quoi, mon cœur me dit qu’il n’est pas loin, et il me semble l’apercevoir entre ces arbres qui entrelacent leurs rameaux épais ! Pourquoi semble-t-il se cacher ? Que craint-il de se