Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
CONTES ARABES.

les bagages, et s’éloignèrent en faisant la plus grande diligence. Ils délibérèrent de nouveau en chemin sur la manière dont ils annonceroient à l’émir la mort de son fils, et convinrent de lui dire qu’en traversant un jour un désert au milieu de l’ardeur brûlante du midi, le prince avoit succombé à l’excès de la fatigue et au feu qui le consumoit, et étoit tombé tout-à-coup sans connoissance ; qu’ils l’avoient relevé, et avoient fait pour le secourir tout ce que leur zèle et leur attachement avoit pu leur inspirer ; mais que tous leurs efforts avoient été inutiles, et qu’ils n’avoient pu le rappeler à la vie. Ils convinrent encore que, si l’émir leur demandoit pourquoi ils ne lui avoient point rapporté le corps de son fils, ils répondroient que la chaleur l’avoit corrompu, et qu’ils avoient craint que la vue d’un cadavre infect n’augmentât sa douleur et celle de son épouse.

Arrivés près du camp, les vingt chevaliers prirent toutes les marques