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CONTES ARABES.

mencer le récit de mes aventures et renouveler les larmes. La reine se montra très-sensible à mes chagrins, et conçut pour moi une tendresse extrême. Le roi son fils de son côté devint éperdument amoureux de moi, et m’offrit bientôt sa couronne et sa main. J’étois encore si occupée de mes disgrâces, que le prince, tout aimable qu’il étoit, ne fit pas sur moi toute l’impression qu’il auroit pu faire dans un autre temps. Cependant pénétrée de reconnoissance, je ne refusai point de faire son bonheur : notre mariage se fit avec toute la pompe imaginable.

» Pendant que tout le monde étoit occupé à célébrer les noces de son souverain, un prince voisin et ennemi vint une nuit faire une descente dans l’isle avec un grand nombre de combattans : ce redoutable ennemi étoit le roi de Zanguebar ; il surprit tout le monde, et tailla en pièces tous les sujets du prince mon mari. Peu s’en fallut même qu’il ne nous prît tous deux ; car il étoit déjà dans