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CONTES ARABES.

des mêmes coups que son fils, tomba évanouie sur un sofa. Les deux femmes la secoururent promptement, et lui firent reprendre ses esprits. Le chirurgien continua son récit. Lorsqu’il eut achevé, cette princesse lui dit : « Allez retrouver la princesse de Deryabar, et annoncez-lui de ma part que le roi la reconnoîtra bientôt pour sa belle-fille ; et à votre égard, soyez persuadé que vos services seront bien récompensés. »

Après que le chirurgien fut sorti, Pirouzé demeura sur le sofa dans l’accablement qu’on peut s’imaginer ; et s’attendrissant au souvenir de Codadad : « Oh mon fils, disoit-elle, me voilà donc pour jamais privée de ta vue ! Lorsque je te laissai partir de Samarie pour venir dans cette cour, et que je reçus tes adieux, hélas, je ne croyois pas qu’une mort funeste t’attendît loin de moi ! Ô malheureux Codadad, pourquoi m’as-tu quittée ! Tu n’aurois pas, à la vérité, acquis tant de gloire, mais tu vivrois encore, et tu ne coûterois pas tant