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CONTES ARABES.

faire ce qu’on lui ordonnoit : il monta à cheval avec tous les émirs et les autres courtisans, et se rendit au caravansérail où étoit la princesse de Deryabar, à laquelle il exposa son ordre, et lui présenta de la part du roi une belle mule blanche qui avoit une selle et une bride d’or parsemée de rubis et d’émeraudes. Elle monta dessus ; et au milieu de tous ces seigneurs, elle prit le chemin du palais. Le chirurgien l’accompagnoit aussi monté sur un beau cheval tartare que le visir lui avoit fait donner. Tout le monde étoit aux fenêtres ou dans les rues, pour voir passer une si magnifique cavalcade ; et comme on répandoit que cette princesse que l’on conduisoit si pompeusement à la cour, étoit femme de Codadad, ce ne fut qu’acclamations. L’air retentit de mille cris de joie, qui se seroient sans doute tournés en gémissemens, si l’on avoit su la triste aventure de ce jeune prince : tant il étoit aimé de tout le monde !

La princesse de Deryabar trouva le