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LES MILLE ET UNE NUITS,

pensable, qu’il se promit à lui-même de garder inviolablement, de ne rien dépenser au-delà de cette somme, dans le déréglement de vie qu’il s’étoit proposé.

Dans ce dessein, Abou Hassan se fit en peu de jours une société de gens à-peu-près de son âge et de sa condition, et il ne songea plus qu’à leur faire passer le temps très-agréablement. Pour cet effet, il ne se contenta pas de les bien régaler les jours et les nuits, et de leur faire des festins splendides où les mets les plus délicieux et les vins les plus exquis étoient servis en abondance, il y joignit encore la musique en y appelant les meilleures voix de l’un et de l’autre sexe. La jeune bande de son côté le verre à la main, mêloit quelquefois ses chansons à celles des musiciens, et tous ensemble ils sembloient s’accorder avec tous les instrumens de musique dont ils étoient accompagnés. Ces fêtes étoient ordinairement terminées par des bals, où les meilleurs danseurs et bala-