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CONTES ARABES.

laisse pas d’être en état d’obliger par moi-même, ou par l’entremise de mes amis. »

À ces offres du calife, qu’Abou Hassan ne prenoit toujours que pour un marchand : « Mon bon Seigneur, reprit Abou Hassan, je suis très-persuadé que ce n’est point par compliment que vous me faites des avances si généreuses. Mais, foi d’honnête homme, je puis vous assurer que je n’ai ni chagrin, ni affaire, ni désir, et que je ne demande rien à personne. Je n’ai pas la moindre ambition, comme je vous l’ai déjà dit, et je suis très-content de mon sort. Ainsi, je n’ai qu’à vous remercier, non-seulement de vos offres si obligeantes, mais même de la complaisance que vous avez eue de me faire un si grand honneur, que celui de venir prendre un méchant repas chez moi. Je vous dirai néanmoins, poursuivit Abou Hassan, qu’une seule chose me fait de la peine, sans pourtant qu’elle aille jusqu’à troubler mon repos. Vous saurez que la ville