« Hé bien, reprit le calife, vous voudriez apparemment trouver un moyen pour arrêter le cours de ce désordre ? » « Vous l’avez dit, repartit Abou Hassan ; et la seule chose que je demanderois à Dieu pour cela, ce seroit d’être calife à la place du Commandeur des croyans, Haroun Alraschild, notre souverain seigneur et maître, seulement pour un jour. » « Que feriez-vous si cela arrivoit, demanda le calife ? » « Je ferois une chose d’un grand exemple, répondit Abou Hassan, et qui donneroit de la satisfaction à tous les honnêtes gens. Je ferois donner cent coups de bâton sur la plante des pieds à chacun des quatre vieillards, et quatre cents à l’iman, pour leur apprendre qu’il ne leur appartient pas de troubler et de chagriner ainsi leurs voisins. »
Le calife trouva la pensée d’Abou Hassan fort plaisante ; et comme il étoit né pour les aventures extraordinaires, elle lui fit naître l’envie de s’en faire un divertissement tout sin-