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CONTES ARABES.

étonnement. Il s’avança enfin jusqu’à la table ; et après qu’il s’y fut assis, et qu’il eut contemplé les sept dames à son aise l’une après l’autre, avec un embarras qui marquoit qu’il ne savoit à laquelle il devoit donner la préférence, il leur ordonna de quitter chacune leur éventail, de se mettre à table, et de manger avec lui, en disant que la chaleur n’étoit pas assez incommode pour avoir besoin de leur ministère.

Quand les dames se furent placées à la droite et à la gauche d’Abou Hassan, il voulut, avant toutes choses, savoir comment elles s’appeloient, et il apprit qu’elles avoient chacune un nom différent des noms des sept dames du premier salon, et que ces noms signifioient de même quelque perfection de l’ame ou de l’esprit, qui les distinguoit les unes d’avec les autres. Cela lui plut extrêmement ; et il le fit connoître par les bons mots qu’il dit encore à cette occasion, en leur présentant l’une après l’autre des fruits de chaque bassin. « Mangez