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CONTES ARABES.

remît celui dont il éloit habillé il y avoit vingt-quatre heures, quand l’esclave qui l’accompagnoit l’avoit apporté en son palais. Il fit appeler ensuite le même esclave ; et quand il se fut présenté : « Reprends cet homme, lui dit-il, et reporte-le chez lui sur son sofa sans faire de bruit ; et en te retirant, laisse de même la porte ouverte.»

L’esclave prit Abou Hassan, l’emporta par la porte secrète du palais, le remit chez lui comme le calife lui avoit ordonné, et revint en diligence lui rendre compte de ce qu’il avoit fait. « Abou Hassan, dit alors le calife, avoit souhaité d’être calife pendant un jour seulement, pour châtier l’iman de la mosquée de son quartier et les quatre scheikhs ou vieillards dont la conduite ne lui plaisoit pas ; je lui ai procuré le moyen de se satisfaire, et il doit être content sur cet article. »

Abou Hassan remis sur son sofa par l’esclave, dormit jusqu’au lendemain fort tard, et il ne s’éveilla que quand