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LES MILLE ET UNE NUITS,

vous, et qu’il vous délivre de la malignité de Satan. Vous êtes mon fils Abou Hassan, et je suis votre mère. »

Après lui avoir donné toutes les marques qu’elle put imaginer pour le faire rentrer en lui-même, et lui faire voir qu’il étoit dans l’erreur : « Ne voyez-vous pas, continua-t-elle, que cette chambre où vous êtes est la vôtre, et non pas la chambre d’un palais digne d’un Commandeur des croyans, et que vous ne l’avez pas abandonnée depuis que vous êtes au monde en demeurant inséparablement avec moi ? Faites bien réflexion à tout ce que je vous dis ; et ne vous allez pas mettre dans l’imagination des choses qui ne sont pas et qui ne peuvent pas être. Encore une fois, mon fils, pensez-y sérieusement. »

Abou Hassan entendit paisiblement ces remontrances de sa mère, et les yeux baissés, et la main au bas du visage, comme un homme qui rentre en lui-même pour exa-