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CONTES ARABES.

que vous êtes mon fils Abou Hassan, et que vous avez grand tort de vous arroger un titre qui n’appartient qu’au calife Haroun Alraschild, votre souverain seigneur et le mien, pendant que ce monarque nous comble de biens, vous et moi, par le présent qu’il m’envoya hier. En effet, il faut que vous sachiez que le grand visir Giafar prit la peine de venir hier me trouver ; et qu’en me mettant entre les mains une bourse de mille pièces d’or, il me dit de prier Dieu pour le Commandeur des croyans qui me faisoit ce présent. Et cette libéralité ne vous regarde-t-elle pas plutôt que moi qui n’ai plus que deux jours à vivre ? »

À ces paroles, Abou Hassan ne se posséda plus. Les circonstances de la libéralité du calife que sa mère venoit de lui raconter, lui marquoient qu’il ne se trompoit pas, et lui persuadoient plus que jamais qu’il étoit le calife, puisque le visir n’avoit porté la bourse que par son ordre, « Hé bien, vieille sorcière, s’écria-