tant de fou, d’insensé et d’extravagant.
À tous ces mauvais traitemens : « Il n’y a, disoit-il, de grandeur et de force qu’en Dieu très-haut et tout-puissant. On veut que je sois fou, quoique je sois dans mon bon sens ; je souffre cette injure et toutes ces indignités pour l’amour de Dieu. »
Abou Hassan fut conduit de cette manière jusqu’à l’hôpital des fous. On l’y logea, et on l’attacha dans une cage de fer ; et avant de l’y enfermer, le concierge endurci à cette terrible exécution, le régala sans pitié de cinquante coups de nerf de bœuf sur les épaules et sur le dos, et continua plus de trois semaines à lui faire le même régal chaque jour, en lui répétant ces mêmes mots chaque fois : « Reviens en ton bon sens, et dis si tu es encore le Commandeur des croyans ? »
« Je n’ai pas besoin de ton conseil, répondoit Abou Hassan, je ne suis pas fou ; mais si j’avois à le devenir, rien ne seroit plus capable de me je-