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CONTES ARABES.

voit, jeta une autre dose de la même poudre dans le dernier verre qu’elle te présenta, et que tu bus. Le grand assoupissement te prit aussitôt, et je te fis reporter chez toi par le même esclave qui t’avoit apporté, avec ordre de laisser encore la porte de ta chambre ouverte en sortant. Tu m’as raconté toi-même tout ce qui t’est arrivé le lendemain et les jours suivans. Je ne m’étois pas imaginé que tu dusses souffrir autant que tu as souffert en cette occasion ; mais, comme je m’y suis déjà engagé envers toi, je ferai toutes choses pour te consoler, et te donner lieu d’oublier tous tes maux. Vois donc ce que je puis faire pour te faire plaisir, et demande-moi hardiment ce que tu souhaites. »

« Commandeur des croyans, reprit Abou Hassan, quelque grands que soient les maux que j’ai soufferts, ils sont effacés de ma mémoire, du moment que j’apprends qu’ils me sont venus de la part de mon souverain seigneur et maître. À l’égard de la générosité dont votre Majesté s’offre