La trésorière revint bientôt avec la bourse et la pièce de brocard, qu’elle mit par ordre de Zobéïde entre les mains de Nouzhatoul-Aouadat.
En recevant ce beau présent, elle se jeta aux pieds de la princesse, et lui en fit ses très-humbles remercîmens, avec une grande satisfaction dans l’âme d’avoir bien réussi. « Va, lui dit Zobéïde, fais servir la pièce de brocard de drap mortuaire sur la bière de ton mari, et emploie l’argent à lui faire des funérailles honorables et dignes de lui. Après cela, modère les transports de ton affliction ; j’aurai soin de toi. »
Nouzhatoul-Aouadat ne fut pas plutôt hors de la présence de Zobéïde, qu’elle essuya ses larmes avec une grande joie, et retourna au plutôt rendre compte à Abou Hassan du succès de son rôle.
En rentrant, Nouzhatoul-Aouadat fit un grand éclat de rire, en retrouvant Abou Hassan au même état qu’elle l’avoit laissé, c’est-à-dire, enseveli au milieu de la chambre.