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CONTES ARABES.

je m’en rapporte à cet esclave ? C’est un impertinent qui ne sait ce qu’il dit. Je ne suis ni aveugle ni insensée ; j’ai vu de mes propres yeux Nouzhatoul-Aouadat dans sa plus grande affliction. Je lui ai parlé moi-même, et j’ai bien entendu ce qu’elle m’a dit de la mort de son mari. »

« Madame, reprit Mesrour, je vous jure par votre vie, et par la vie du Commandeur des croyans, choses au monde qui me sont les plus chères, que Nonzhatoul-Aouadat est morte, et qu’Abou Hassan est vivant ! » « Tu mens, esclave vil et méprisable, lui répliqua Zobéïde tout en colère ; et je veux te confondre tout-à-l’heure. » Aussitôt elle appela ses femmes, en frappant des mains ; elles entrèrent à l’instant en grand nombre : « Venez-çà, leur dit la princesse ; dites-moi la vérité : Qui est la personne qui est venue me parler, peu de temps avant que le Commandeur des croyans arrivât ici ? » Les femmes répondirent toutes que c’étoit la pauvre affligée Nouzhatoul-Aouadat.