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CONTES ARABES.

qui il a été élevé, il m’a pris un désir si efficace de revoir le mien et de venir embrasser mon cher frère, pendant que je me sentois encore assez de force et de courage pour entreprendre un si long voyage, que je n’ai pas différé à faire mes préparatifs, et à me mettre en chemin. Je ne vous dis rien de la longueur du temps que j’y ai mis, de tous les obstacles que j’ai rencontrés, et de toutes les fatigues que j’ai souffertes pour arriver jusqu’ici ; je vous dirai seulement que rien ne m’a mortifié et affligé davantage dans tous mes voyages, que quand j’ai appris la mort d’un frère que j’avois toujours aimé, et que j’aimois d’une amitié véritablement fraternelle. J’ai remarqué de ses traits dans le visage de mon neveu votre fils, et c’est ce qui me l’a fait distinguer par-dessus tous les autres enfans avec lesquels il étoit. Il a pu vous dire de quelle manière j’ai reçu la triste nouvelle qu’il n’étoit plus au monde ; mais il faut louer Dieu de toutes choses ! Je me console de le