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LES MILLE ET UNE NUITS,

retrouver dans un fils qui en conserve les traits les plus remarquables. »

Le magicien africain, qui s’aperçut que la mère d’Aladdin s’attendrissoit sur le souvenir de son mari, en renouvelant sa douleur, changea de discours ; et en se retournant du côté d’Aladdin, il lui demanda son nom. « Je m’appelle Aladdin, lui dit-il. » « Eh bien, Aladdin, reprit le magicien, à quoi vous occupez-vous ? Savez-vous quelque métier. »

À cette demande, Aladdin baissa les yeux, et fut déconcerté ; mais sa mère, en prenant la parole : « Aladdin, dit-elle, est un fainéant. Son père a fait tout son possible, pendant qu’il vivoit, pour lui apprendre son métier, et il n’a pu en venir à bout ; et depuis qu’il est mort, nonobstant tout ce que j’ai pu lui dire, et ce que je lui répète chaque jour, il ne fait autre métier que de faire le vagabond, et passer tout son temps à jouer avec les enfans, comme vous l’avez vu, sans considérer qu’il n’est plus enfant ; et si vous ne lui en faites honte,