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CONTES ARABES.

et qu’il n’en profite pas, je désespère que jamais il puisse rien valoir. Il sait que son père n’a laissé aucun bien ; et il voit lui-même qu’à filer du coton pendant tout le jour, comme je fais, j’ai bien de la peine à gagner de quoi nous avoir du pain. Pour moi, je suis résolue à lui fermer la porte un de ces jours, et à l’envoyer en chercher ailleurs. »

Après que la mère d’Aladdin eut achevé ces paroles en fondant en larmes, le magicien africain dit à Aladdin : « Cela n’est pas bien, mon neveu, il faut songer à vous aider vous-même, et à gagner votre vie. Il y a des métiers de plusieurs sortes ; voyez s’il n’y en pas quelqu’un pour lequel vous ayiez inclination plutôt que pour un autre. Peut-être que celui de votre père vous déplait, et que vous vous accommoderiez mieux d’un autre : ne dissimulez point ici vos sentimens, je ne cherche qu’à vous aider. » Comme il vit qu’Aladdin ne répondoit rien : « Si vous avez de la répugnance pour apprendre un mé-