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CONTES ARABES.

donné avec tant de facilité à la discrétion d’un homme qui avoit le dessein de me perdre, et qui tient à l’heure que je vous parle, ma mort si certaine, qu’il ne doute pas, ou que je ne suis plus en vie, ou que je ne doive la perdre au premier jour ; mais vous avez cru qu’il étoit mon oncle, et je l’ai cru comme vous. Eh pouvions-nous avoir d’autre pensée d’un homme qui m’accabloit de caresses et de biens, et qui me faisoit tant d’autres promesses avantageuses ? Sachez, ma mère, que ce n’est qu’un traître, un méchant, un fourbe ! Il ne m’a fait tant de bien et tant de promesses, qu’afin d’arriver au but qu’il s’étoit proposé de me perdre, comme je l’ai dit, sans que ni vous ni moi nous puissions en deviner la cause. De mon côté, je puis assurer que je ne lui ai donné aucun sujet qui méritât le moindre mauvais traitement. Vous le comprendrez vous-même par le récit fidèle que vous allez entendre de tout ce qui s’est passé depuis que je me suis séparé de