Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/445

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
435
CONTES ARABES.

jeune homme, pour tâcher de retirer quelque chose de sa pièce d’or ; mais Aladdin couroit, et il étoit déjà si loin, qu’il auroit eu de la peine à le joindre.

Aladdin s’en retournant chez sa mère, s’arrêta à la boutique d’un boulanger, chez qui il fit la provision de pain pour sa mère et pour lui, et qu’il paya sur sa pièce d’or, que le boulanger lui changea. En arrivant il donna le reste à sa mère, qui alla au marché acheter les provisions nécessaires pour vivre tous les deux pendant quelques jours.

Ils continuèrent ainsi à vivre de ménage, c’est-à-dire qu’Aladdin vendit tous les plats au juif l’un après l’autre jusqu’au douzième, de la même manière qu’il avoit fait le premier, à mesure que l’argent venoit à manquer dans la maison. Le juif qui avoit donné une pièce d’or du premier, n’osa lui offrir moins des autres, de crainte de perdre une si bonne aubaine : il les paya tous sur le même pied. Quand l’argent du der-