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CONTES ARABES.

« Ma mère, reprit Aladdin, je puis vous assurer que je n’ai pas perdu l’esprit, je suis dans mon bon sens. J’ai prévu les reproches de folie et d’extravagance que vous me faites, et ceux que vous pourriez me faire ; mais tout cela ne m’empêchera pas de vous dire encore une fois que ma résolution est prise de faire demander au sultan la princesse Badroulboudour en mariage. »

« En vérité, mon fils, repartit la mère très-sérieusement, je ne saurois m’empêcher de vous dire que vous vous oubliez entièrement ; et quand même vous voudriez exécuter cette résolution, je ne vois pas par qui vous oseriez faire faire cette demande au sultan ? » « Par vous-même, répliqua aussitôt le fils sans hésiter. » « Par moi, s’écria la mère d’un air de surprise et d’étonnement, et au sultan ! Ah, je me garderai bien de m’engager dans une pareille entreprise ! Et qui êtes-vous, mon fils, continua-t-elle, pour avoir la hardiesse de penser à la fille de votre