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LES MILLE ET UNE NUITS,

du roi de Balsora. Si vous voulez aller au lieu où est la statue merveilleuse, je vous y mènerai. Mais il faut auparavant vous reposer ici quelques jours. Je donne aujourd’hui un festin aux grands du Caire. Nous étions à table, lorsqu’on m’est venu avertir de votre arrivée. Dédaignerez-vous, Seigneur, de venir vous réjouir avec nous ? » « Non, répondit Zeyn, je serai ravi d’être de votre festin. » Aussitôt Mobarec le conduisit sous un dôme où étoit la compagnie. Il le fit mettre à table, et commença de le servir à genoux. Les grands du Caire en furent surpris. Ils se disoient tout bas les uns aux autres : « Hé qui est donc cet étranger que Mobarec sert avec tant de respect ? »

Après qu’ils eurent mangé, Mobarec prit la parole : « Grands du Caire, dit-il, ne soyez pas étonnés de m’avoir vu servir de cette sorte ce jeune étranger. Sachez que c’est le fils du roi de Balsora mon maître. Son père m’acheta de ses propres deniers. Il est mort sans m’avoir donné