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CONTES ARABES.

la liberté. Ainsi je suis encore esclave ; et par conséquent tous mes biens appartiennent de droit à ce jeune prince son unique héritier. » Zeyn l’interrompit en cet endroit : « Ô Mobarec, lui dit-il, je déclare devant tous ces seigneurs, que je vous affranchis dès ce moment, et que je retranche de mes biens votre personne et tout ce que vous possédez ; voyez outre cela ce que vous voulez que je vous donne. » Mobarec à ce discours baisa la terre, et fit de grands remercîmens au prince. Ensuite on apporta le vin : ils en burent toute la journée ; et sur le soir les présens furent distribués aux convives qui se retirèrent.

Le lendemain, Zeyn dit à Mobarec : « J’ai pris assez de repos. Je ne suis point venu au Caire pour vivre dans les plaisirs. J’ai dessein d’avoir la neuvième statue. Il est temps que nous partions pour l’aller conquérir. » « Seigneur, répondit Mobarec, je suis prêt à céder à votre envie ; mais vous ne savez pas tous les dangers qu’il faut courir pour faire cette pré-