gnit, et ce n’étoit pas sans fondement, que le sultan, ébloui par un présent si riche et si extraordinaire, ne changeât de sentiment. Il s’approcha du sultan ; et en lui parlant à l’oreille : « Sire, dit-il, on ne peut disconvenir que le présent ne soit digne de la princesse ; mais je supplie votre Majesté de m’accorder trois mois avant de se déterminer : j’espère qu’avant ce temps-là, mon fils, sur qui elle a eu la bonté de me témoigner qu’elle avoit jeté les yeux, aura de quoi lui en faire un d’un plus grand prix que celui d’Aladdin, que votre Majesté ne connoît pas. » Le sultan, quoique bien persuadé qu’il n’étoit pas possible que son grand visir pût trouver à son fils de quoi faire un présent d’une aussi grande valeur à la princesse sa fille, ne laissa pas néanmoins de l’écouter, et de lui accorder cette grâce. Ainsi, en se retournant du côté de la mère d’Aladdin, il lui dit : « Allez, bonne femme, retournez chez vous, et dites à votre fils que j’agrée la proposi-
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