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CONTES ARABES.

tion que vous m’avez faite de sa part, mais que je ne puis marier la princesse ma fille, que je ne lui aie fait faire un ameublement qui ne sera prêt que dans trois mois. Ainsi revenez en ce temps-là. »

La mère d’Aladdin retourna chez elle avec une joie d’autant plus grande, que, par rapport à son état, elle avoit d’abord regardé l’accès auprès du sultan comme impossible, et que d’ailleurs elle avoit obtenu une réponse si favorable, au lieu qu’elle ne s’étoit attendue qu’à un rebut qui l’auroit couverte de confusion. Deux choses firent juger à Aladdin, quand il vit entrer sa mère, qu’elle lui apportait une bonne nouvelle : l’une, qu’elle revenoit de meilleure heure qu’à l’ordinaire ; et l’autre, qu’elle avoit le visage gai et ouvert. « Hé bien, ma mère, lui dit-il, dois-je espérer ? Dois-je mourir de désespoir » ? Quand elle eut quitté son voile et qu’elle se fut assise sur le sofa avec lui : « Mon fils, dit-elle, pour ne vous pas tenir trop long-temps dans l’incerti-