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CONTES ARABES.

partager avec moi ; mais il n’a pas plu à Dieu de me l’accorder. Au contraire, il m’en a donné une qui, dès le lendemain de mes noces, a commencé d’exercer ma patience d’une manière qui ne peut être concevable qu’à ceux qui auroient été exposés à une pareille épreuve.

» Comme la coutume veut que nos mariages se fassent sans voir et sans connoître celles que nous devons épouser, votre Majesté n’ignore pas qu’un mari n’a pas lieu de se plaindre, quand il trouve que la femme qui lui est échue, n’est pas laide à donner de l’horreur, qu’elle n’est pas contrefaite, et que les bonnes mœurs, le bon esprit et la bonne conduite corrigent quelque légère imperfection du corps qu’elle pourroit avoir.

» La première fois que je vis ma femme le visage découvert, après qu’on l’eut amenée chez moi avec les cérémonies ordinaires, je me réjouis de voir qu’on ne m’avoit pas trompé dans le rapport qu’on m’avoit fait de