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LES MILLE ET UNE NUITS,

baisé le bas de sa robe : « Ma chère libératrice, lui dis-je, je sens si vivement l’excès de votre bonté, qui n’a pas d’égal, envers un inconnu tel que je suis, que je vous supplie de m’apprendre vous-même ce que je puis faire pour vous en rendre dignement ma reconnoissance, ou plutôt disposez de moi comme d’un esclave qui vous appartient à juste titre : je ne suis plus à moi, je suis à vous ; et afin que vous connoissiez celui qui vous est acquis, je vous dirai mon histoire en peu de mots. »

» Alors, après lui avoir dit qui j’étois, je lui fis le récit de mon mariage avec Amine, de ma complaisance et de ma patience à supporter son humeur, de ses manières tout extraordinaires, et de l’indignité avec laquelle elle m’avoit traité par une méchanceté inconcevable ; et je finis en remerciant la mère du bonheur inexprimable qu’elle venoit de me procurer.

« Sidi Nouman, me dit la fille, ne parlons pas de l’obligation que vous