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LES MILLE ET UNE NUITS,

parti, elle le regarda au contraire comme un motif raisonnable de consolation. En essuyant ses larmes qu’elle avoit commencé de verser en abondance, en supprimant les cris perçans ordinaires aux femmes qui ont perdu leurs maris, elle témoigna suffisamment à Ali Baba qu’elle acceptoit son offre.

Ali Baba laissa la veuve de Cassim dans cette disposition ; et après avoir recommandé à Morgiane de bien s’acquitter de son personnage, il retourna chez lui avec son âne.

Morgiane ne s’oublia pas ; et elle sortit en même temps qu’Ali Baba, et alla chez un apothicaire qui étoit dans le voisinage : elle frappe à la boutique, on ouvre, elle demande d’une sorte de tablette très-salutaire dans les maladies les plus dangereuses. L’apothicaire lui en donna pour l’argent qu’elle avoit présenté, en demandant qui étoit malade chez son maître ?

« Ah, dit-elle avec un grand soupir, c’est Cassim lui-même, mon