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CONTES ARABES.

je me sauverai par le jardin, comme je l’ai déjà fait, pendant que la cuisinière et l’esclave n’auront pas encore achevé de souper ou seront endormis dans la cuisine. »

Au lieu de souper, Morgiane qui avoit pénétré dans l’intention du faux Cogia Houssain, ne lui donna pas le temps de venir à l’exécution de sa méchanceté. Elle s’habilla d’un habit de danseuse fort propre, prit une coiffure convenable, et se ceignit d’une ceinture d’argent doré, où elle attacha un poignard, dont la gaine et le manche étoient de même métal ; et avec cela elle appliqua un fort beau masque sur son visage. Quand elle se fut déguisée de la sorte, elle dit à Abdalla :

« Abdalla, prends ton tambour de basque, et allons donner à l’hôte de notre maître, et ami de son fils, le divertissemment que nous lui donnons quelquefois. »

Abdalla prend le tambour de basque ; il commence à en jouer en marchant devant Morgiane, et il entre