Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/432

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
424
LES MILLE ET UNE NUITS,

dans la salle. Morgiane en entrant après lui, fait une profonde révérence d’un air délibéré et à se faire regarder, comme en demandant la permission de faire voir ce qu’elle savoit faire.

Comme Abdalla vit qu’Ali Baba vouloit parler, il cessa de toucher le tambour de basque.

« Entre, Morgiane, entre, dit Ali Baba : Cogia Houssain jugera de quoi tu es capable, et il nous dira ce qu’il en pensera. Au moins, Seigneur, dit-il à Cogia Houssain en se tournant de son côté, ne croyez pas que je me mette en dépense pour vous donner ce divertissement. Je le trouve chez moi, et vous voyez que ce sont mon esclave, et ma cuisinière et dépensière en même temps, qui me le donnent. J’espère que vous ne le trouverez pas désagréable. »

Cogia Houssain ne s’attendoit pas qu’Ali Baba dût ajouter ce divertissement au soupé qu’il lui donnoit. Cela lui fit craindre de ne pouvoir pas profiter de l’occasion qu’il croyoit