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CONTES ARABES.

jouissances dès la pointe du jour par le son des timbales, des tambours, des trompettes, et d’autres instrumens propres à inspirer la joie, qui retentissoient non-seulement dans le palais, mais même par toute la ville. La princesse de Bengale fut éveillée par le bruit de ces concerts tumultueux, et elle en attribua la cause à tout autre motif que celui pour lequel il se faisoit entendre. Mais quand le sultan de Cachemire, qui avoit donné ordre qu’on l’avertît lorsqu’elle seroit en état de recevoir visite, fut venu la lui rendre, et qu’après s’être informé de sa santé, il lui eut fait connoître que les fanfares qu’elle entendoit étoient pour rendre leurs noces plus solennelles, et l’eut priée en même temps d’y prendre part, elle en fut dans une consternation si grande, qu’elle tomba évanouie.

Les femmes de la princesse qui étoient présentes, accoururent à son secours, et le sultan lui-même s’employa pour la faire revenir ; mais elle demeura long-temps dans cet état