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CONTES ARABES.

et de la sorte le sultan de Cachemire ne fut pas cette nuit là aussi heureux qu’il se l’étoit promis.

La princesse de Bengale ne continua pas seulement le lendemain ses discours extravagans, et d’autres marques d’une grande aliénation d’esprit. Ce fut la même chose les jours suivans, jusqu’à ce que le sultan de Cachemire fut contraint d’assembler les médecins de sa cour, de leur parler de cette maladie, et de leur demander s’ils ne savoient pas de remèdes pour la guérir.

Les médecins, après une consultation entr’eux, répondirent d’un commun accord, qu’il y avoit plusieurs sortes et plusieurs degrés de cette maladie, dont les unes, selon leur nature, pouvoient se guérir, et les autres étoient incurables, et qu’ils ne pouvoient juger de quelle nature étoit celle de la princesse de Bengale qu’ils ne la vissent. Le sultan ordonna aux eunuques de les introduire dans la chambre de la princesse, l’un après l’autre, chacun selon son rang.