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CONTES ARABES.

princesse que la sienne ; et sur la foi du bruit commun qui s’en étoit répandu, il prit la route du royaume et de la capitale de Cachemire. À son arrivée dans cette capitale, il se logea dans un khan, où il apprit dès le même jour l’histoire de la princesse de Bengale, et la malheureuse fin de l’Indien (telle qu’il la méritoit) qui l’avoit amenée sur le cheval enchanté : circonstance qui lui fit connoître, à ne pouvoir pas s’y tromper, que la princesse étoit celle qu’il venoit chercher, et enfin la dépense inutile que le sultan avoit faite en médecins, qui n’avoient pu la guérir.

Le prince de Perse bien informé de toutes ces particularités, se fit faire un habit de médecin dès le lendemain ; et avec cet habit et la longue barbe qu’il s’étoit laissé croître dans le voyage, il se fit connoître pour médecin en marchant par les rues. Dans l’impatience où il étoit de voir sa princesse, il ne différa pas d’aller au palais du sultan, où il demanda à parler à un officier. On